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BALBUZAR

 

2020. Album illustré. Aventure / Humour.

 

ILLUSTRATIONS : Fred Pillot

 

ÉDITEUR : Maghen

COLLECTION : Balbuzar

 

PUBLIC : Dès 8 ans

 

ISBN : 978 2 356740779

 

 

LE RÉSUMÉ

Sans nul doute le plus fameux pirate de tous les temps. Mais il fut d’avantage, mordiou ! C’était l’ami des oiseaux, du vent et de la mer. Écoute son histoire.

 

L’EXTRAIT

Je sais un nom qui claque comme la foudre.

Avant même que je le dise, tu sens un vent furieux te cingler la face ; tu entends le tonnerre rouler au lointain. L’orage menace, l’orage gronde. Sur la mer des Sarboucanes, les vagues mugissent, flanquées d’une écume sauvage. Soudain l’éclair transperce le ciel assombri.

Balbuzar !

Ah, tu sursautes, compère ! Je vois à tes yeux effarés que ces trois syllabes te transpercent. Une brusque sueur perle à ton front. J’entends tes dents s’entrechoquer, tes mains tremblent.

Va te cacher au fond d’un trou, drôle ! Niche-toi parmi les rochers, comme un crabe frileux. Fais-toi oublier, file, disparais !

Qui est-il donc, cet homme au nom qui frappe ton esprit si fort que te voilà tout étourdi ? Cet homme qui t’épouvante, sans même paraître ?

Balbuzar !

L’histoire que je vais conter le montrera tel qu’il fut : le plus fameux pirate de notre temps.

Là où tu es, terré dans ton refuge, écoute, écoute bien. Et surtout, garde le silence. J’ai horreur qu’on m’interrompe. Je suis conteur, ouiche, mais avant tout pirate et armé d’un coutelas fort bien aiguisé.

Nous sommes le cinquième jour de janvier, en l’an de grâce 1654. Le San Valientenavigue dans la mer des Sarboucanes, au large des îles Majafrida. Il arbore les couleurs pourpre et or du pavillon impérial. Le galion file à belle allure, car le vent est puissant. Dans ses cales, il a cargaison de soie, de velours italien, d’orfèvrerie, de porcelaine.

Son commandant pense rallier Porto Frigo, où on l’attend le soir même. Il s’appelle Luis Bahamonte d’Alcaraz. C’est sa quatrième traversée entre l’Empire et la Nouvelle-Pépite. Elle a duré quatre mois, une éternité. Ce sera sans doute la dernière. Lorsqu’il aura livré ses marchandises, il se retirera, fortune faite. Campé sur ses courtes jambes, il regarde l’océan d’un air conquérant.

Pourtant, au sud, l’horizon semble se déchirer. Une lame vient de fendre le bleu du ciel. Et, tandis que la vigie hurle : « Navire ennemi à tribord ! », Luis Bahamonte d’Alcaraz fait ouvrir les écoutilles des quarante-huit canons du San Valiente. Il devine l’adversaire. Un de ces damnés flibustiers, sans foi ni loi. Qu’il vienne, ce barbare, marmonne-t-il, je vais l’anéantir.

Pauvre Luis Bahamonte d’Alcaraz ! S’il savait qui accourt sur l’eau à sa rencontre.

Tu l’as compris, toi, compère.

 

 

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