Une petite histoire
encore largement incomplète
19 mars 1951. Naissance dans un chou à Auxi-le-château, Pas-de-Calais (62). C’est donc un garçon.
Classes maternelles dans l’école où sa mère, institutrice et directrice, l’initie à la vie en collectivité enfantine. Il y passe trois années paisibles.
Classes primaires dans l’école des garçons dirigée par son père, instituteur, qui l’initie à la lecture, au calcul mental et à la récitation. Il y passe cinq années studieuses, où il doit sans cesse, étant le fils du chef, être le premier en tout, et un modèle de vertu. Épuisant, mais formateur.
Parallèlement à son métier d’écolier, il commence une carrière peu tapageuse d’écrivain. Première machine à écrire vers 9 ans. Il tape avec deux doigts, tout comme aujourd’hui. Recopie des textes de George Simenon, de Paul Fort, invente les Nouvelles Aventures de Dan Cooper, son héros favori. Écrit ses premiers poèmes.
Septembre 1961. Collège Courbet, à Abbeville. Il découvre la liberté, le latin et les filles. Ces dernières lui coûteront un redoublement en classe de 4eme. C’est dans cet établissement qu’il publiera ses premiers poèmes, dessins, nouvelles et pièces de théâtre, dans un journal photocopié qu’il animera seul, parfois en compagnie d’un copain cancre, futur inspecteur de l’éducation nationale. Deux numéros du Potache Illustré verront ainsi le jour. Poursuit jusqu’au bac philo, cahin-caha, des études où seuls les cours de français et d’histoire le passionnent. Lorsque les événements de Mai 68 surgissent, il est en classe de première et grande gueule. Son heure de gloire sera de présider l’assemblée générale des Terminales, à titre de seul représentant des classes de premières. Il comprend, mais un peu tard, qu’on l’a élu pour le faire taire. Cela lui servira de leçon. Jamais plus il ne sera président de quoi que ce soit.